C’est vrai, j’ai tendance a romancer cette aventure en n’en tirant que le meilleur et les évènements les plus insolites et improbables.

Comme on a pu me le faire remarquer, j’ai oublié de parler de certaines galères dont le quotidien d’un petit globe trotteur est pavé. Le fait par exemple qu’il n’est (comme attendu) pas évident de ne pas avoir de chez soi pour pouvoir se cacher sous sa couverture pour quelques heures devant Tele Boutique Achat, de ne pas savoir où l’on va dormir la nuit d’après, quand sera la prochaine douche, le prochain lit ou canapé où l’on pourra passer une nuit sans coupures diverses ou encore les prochains chiottes dignes de ce nom.

Le fait de devoir parfois trainer son sac comme un boulet qui vous brise le bas du dos et lacère les épaules, de n’avoir personne à qui confier tout ceci. Le peu de confiance mis en moi par certains hôtes, les gens qui me donnent des rides et les regards méprisants des gens qui me prennent pour un chien perdu ou un clochard n’est pas toujours facile à encaisser non plus. Dans ce monde d’apparence je suis constamment contraint de justifier ce pourquoi je suis parti et ce que je suis entrain de faire et ce n’est pas systématiquement bien reçu ni bien interprété.

Mon budget pour le logement et le transport est inexistant, par choix, se qui me laisse une bonne marge pour bien manger et m’amuser mais il n’en reste pas moins que je ne peux pas me permettre de bien manger et faire la faire la fête tous les jours, les trucs cheap par ici ne sont pas terribles et récurents.

Malgré toutes les belles rencontres et chanceuses expériences que j’ai comptées je ne croise pas que des gens bien intentionnés sur ma route. Pour illustrer ceci, 95% des couchsurfeurs qui m’hébergent en veulent en fait à mes fesses et sont généralement véxés et désagréables quand ils réalisent qu’il n’y a pas moyen de tirer de moi ce qu’ils espéréraient. Les gens qui vivent dans la rue sont loin d’être tous comme Marthy de Montréal, la majorité n’ont plus toute leur tête a cause des drogues et de l’isolement, ils sont vides de sens et de bon conseils.

C’est du coup tout les jours la course avec le destin et la chance pour provoquer LA Belle rencontre, qui se fait majoritairement par hasard sur un malentendu ou un simple échange de sourire.

Ce voyage a bien sûr des aspects de longues vacances mais c’est aussi un boulot à plein temps ou une formation continue, ou les deux. Le truc c’est que les arrêts maladie ne comptent plus désormais.

A cet instant je pense avoir été assez préparé à tout ceci et il ne m’est encore rien arrivé de grave, je m’amuse et je grandis tout de même comme je l’entendais mais l’attraction vers le sud se fait de plus en plus grande, les US restent une contrée très occidentalisée. J’ai le sentiment que je ne suis pas encore assez déstabilisé.

Ici Vegas, je descends vers San Diego sous peu puis Tijuana où la vraie aventure commence.