Mini guide

Résumé


Ce "mini guide" expose UNE manière de voyager, les points suivants sont partagés à titre indicatif et ne constituent pas nécessairement la méthode idéale pour chacun ni pour tous les terrains. Pour le décor : c'est l'été en Espagne.

De plus, cette liste n'est pas vraiment exhaustive, mais dans l'ensemble il vous faudra vous préparer comme pour un voyage à vélo. Les ressources sur le sujet sont abondantes.

 

DistancesLes distances : Le point sur ce qu'on peut espérer en terme de kilométrages et certaines contraintes.

 

FoodNourriture et eau : Certains disent que l'on est ce que l'on mange, alors je suis un grand fromage.

 

WaterproofJournée type : Les horaires avec les activités correspondantes d'une journée de voyage.

 

CampementLe campement : Parce que la qualité de la nuit déterminera un peu la qualité de la journée, le campement est un point important.

 

Hygiène  Hygiène : Respectons-nous, respectons les autres: lavons-nous.

Les distances


Ce choix de mode de déplacement reste plus lent qu'un voyage à vélo. Pour ne rien arranger, après pesée chez un ferrailleur espagnol, le poids total de la charrette a pu atteindre 70 kilos.

Les distances parcourues par jour furent très variables. Cela pouvait aller de 20 à 70km en fonction de plusieurs facteurs déterminants, dans cet ordre d'importance :

  1. Le vent : la journée peut tourner du tout au tout en fonction de sa direction et de sa puissance.
  2. Le dénivelé : de manière évidente. Certains jours tu montes, d'autres tu descends.
  3. L'état de la route ne vient qu'en troisième, une route abîmée se roule mais elle vous fatigue beaucoup plus vite.
  4. La pluie rend la progression plus difficile, pour les roulements il vaut même mieux ne pas rouler mais marcher.

Nourriture et eau


Le jerrican de 8 litres d'eau faisait un peu plus d'une journée alors que les réserves de nourriture pouvaient tenir entre 3 et 4 jours. Idéalement c'est mieux d'adapter le régime en fonction de là où vous vous trouvez pour des raisons économiques.

Sur la route je préfère manger froid, moins de préparation. En Espagne c'était barres de céréales au chocolat et banane le matin. Le midi et le soir pain, fromage, fuet (saucisson espagnol), courgette et olives. Toutefois un petit réchaud à alcool pour faire du thé de temps en temps n'est pas un luxe.

Il est toujours bien de prévoir des bonbons pour les coups durs.

Et le top c'est de se faire une petite gourde par jour avec des électrolytes.

Une journée type


6h30 - 7h

Gaïa est un oiseau, elle se réveille toujours un peu avant que le soleil se lève et ne manque pas de me sauter dessus. Petit déjeuner et rangement.

 

7h30 - 8h

On trace la route jusqu'à ce que le soleil soit trop haut pour continuer.

 

11h - 12h max

C'est l'heure du déjeuner et de la sieste à l'ombre.

 

16h - 16h30

On repart.

 

19h

Soit ravitaillements, soit petite terrasse et journal de bord.

 

20h

il est temps de quitter les zones urbaines et de trouver un endroit pour la nuit.

Monter le camp, dîner, on chante quelques chansons avec Gaïa et il fait déjà très nuit.

Campements


C'est vraiment très important de prendre le temps de trouver votre endroit pour passer vos nuits, si vous dormez mal ou dans un endroit sale ça va vraiment influencer sur votre moral. Vous reconnaitrez cet endroit quand vous le verrez.

 

Pour dormir, pas de tente mais une toile de parapluie (2x3m) pour ne pas se rouler dans la poussière, mais aussi en cas d'averse. Un matelas gonflable short avec un merveilleux coussin pour les pieds, sac à dos pour la tête, deux couvertures magiques et le tour est joué. Gaïa avait son nid en hauteur sur la charrette.

 

Lorsque l'on était suffisamment éloigné des routes et des habitations et que le vent le permettait, on s'allumait un petit feu de joie.

Hygiène


Il faut savoir profiter des opportunités que la route offre, l'idéal c'est encore les rivières ou les lacs (lorsqu'ils sont sains).

Sinon un littoral bien équipé avec des douches sur les plages. Tu peux t'y laver et faire ton linge (en le prélavant dans la mer).

Ou alors, les gens sympa qui en ont dans leur jardin prêtent volontiers leurs tuyaux d'arrosages.

La dernière option reste de se débarbouiller avec l'eau du jerrican... le minimum vital c'est l'intérieur des cuisses, le sel de la transpiration cause de vilaines brûlures avec les frottements.


Configuration de voyage

Intro


De prime abord les façons de voyager à roller ne sautent pas aux yeux. Pourtant, avec un peu de recherche et d'imagination on peut trouver des ressources interessantes sur le sujet. Si tu as envie de faire un voyage à roller c'est l'une des importantes question qu'il faudra te poser.

 

La question de la "configuration", tu devras faire ce choix en fonction de ton itinéraire, de ta forme physique, de tes moyens financiers, de tes talents de bricoleurs et de tes besoin en terme de confort.

Le sac à dos


C'est certainement la première que l'on à en tête lorsqu'on s'imagine voyager de longue distances avec des rollers.

 

Le monsieur ci-contre (on en parle dans l'article précédent) c'est Ken Yamashita, 63 ans, il à traversé les Etats Unis.

 

L'avantage de cette configuration c'est le coté pratique, juste un sac à dos et basta. En cas de fatigue ou de pente trop raide on peut attacher les rollers au sac et continuer à pied, monter dans un train, faire du stop... Enfin bref on reste plus mobile. Pas non plus besoin de laisser des affaire dehors si on se fait héberger la nuit, ni quand on fait les courses. Disons que de ce point de vue c'est la solution la plus adaptable.

 

D'un autre coté il faut avoir un très bon niveau de roller pour se permettre de choisir cette option, ça va de soit. Il est aussi préférable d'avoir une très bonne forme physique pour pouvoir supporter le poids de tout son matériel sur de longues distances. Un autre inconvénient de cette configuration et bien c'est les décentes, car bien évidement sans reconnaissance de pente on part un peu à l'aveugle. Encore une fois le poids du sac, il ajoute encore à la difficulté de freiner dans les descentes, ce qui peut s'avérer vraiment dangereux.

 

Certains voyageurs comme Yincai tente de résoudre cette carence, lui utilise des batons de ski pour se stabiliser. Il y à encore la technique de notre ami Ken, il innove complètement avec une sorte de perche maison. Equipée de deux point de prise et renforcée avec ce qui semble être du pneu de voiture il l'utilise dans les descente pour ralentir sa vitesse en faisant pression sur le sol avec la perche.

Le skate drive


Je n'arrive pas à trouver beaucoup d'information sur ce produit, en tout cas une sacré invention. Quand on regarde un peu performances de certains voyageurs, il permet de faire de très bonne distances.

 

Il à énormément d'avantages. Il est léger, il a des freins, il à l'air maniable... Plus besoin de porter le matériel sur son dos.

 

J'ai trouvé pas mal de voyageurs Français ayant fait des distances très respectable avec ce petit engin qui visiblement ne pèse que 5 kg environ. La plupart des voyageurs partent avec un peu plus de 30 kg au totale.

 

Encore une fois le vrai avantage en plus de ne pas se casser le dos c'est le système de freinage. Il faut savoir que des descentes à rollers avec un bon chargement peuvent être presque aussi éprouvantes qu'une montée.

 

En dehors de ce site (dernière mise à jour il y à... longtemps) qui semble vraiment être celui d'un fabriquant est la seule source de constructeur que j'ai pu trouver. Donc à priori c'est une invention française. Cocorico, bien entendu.

Le Carrix


A la base c'est un chariot de randonnée, on en trouve plusieurs modèles avec une ou deux roues, de différents diamètres.

 

Quelque soit la configuration le principe reste toujours le même, il s'agit d'une armature métal composée de deux longs bras avec une toile tendu où l'on accroche son barda. On peut soit tirer le chargement en utilisant seulement les poignée soit en s'aidant d'un harnais permettant de répartir le poids sur les épaules et les hanches.

 

Ce système de porter plus facilement de bonnes charges sans trop se tuer. On voit des voyageurs utiliser des batons de ski également. L'amélioration à apporter à mon avis à cet objet est un système de freinage, opération assez simple finalement en partant du principe qu'on utilise un modèle avec des roues de vélo.

 

Le site internet : http://www.carrix.ch/

Le Trollix


A mon avis certainement l'un des meilleur choix pour un voyage longue distance en autonomie à roller.

 

C'est un peu le même principe que le Carrix sauf que cette fois-ci la charge est répartie sur un plateau en aluminium équilibré sur deux roues. Il y à toujours cette histoire de harnais qui reviens sur cette configuration ci, ce qui permet au voyageur d'avoir les mains libres. Un atout non négligeable quand on patine. Des expériences de randonneurs rapportent leurs expériences avec chargements de 50 kg... C'est plutôt positif ! Par contre c'est une option assez onéreuse, il faut compter environ 600 euros pour s'en offrir un.

 

Toutefois on dénote encore d'autres avantages, notamment la possibilité qu'offre le constructeur au niveau des options. On peut en effet ajouter à la commande des freins à disques, des reposes bras etc... Pour peux qu'on y fixe une bonne caisse pour sécuriser le matériel, c'est vraiment un choix de qualité.

 

Site internet : https://www.trollix.fr/

La poussette


Il y en a de toute les formes, de toute les couleurs, avec 4 ou trois roues, avec amortisseurs, frein... Peut être bientôt la climatisation ! Thule semble leader dans ce domaine, du moins ils proposent beaucoup de modèles qui pourraient faire l'affaire en tant que poussette de voyage à roller. Adaptés pour la course à pied, c'est une solution stable, la configuration offre un bon empatement et la charge est proche du sol.

 

Peut être un petit bémol par rapport à la charge, pas certain qu'en lui mettant 50 kilos sur le chassis elle reste aussi fiable dans les descentes et en cas de freinage. Ca reste toute fois une excellente option à mon avis, clés en mains. Par contre certainement hors de prix.

La charrette


Je ne vais peut être pas être 100% objectif vis à vis de ce dernier point pour la simple et bonne raison que c'est la solution que j'ai choisi.

 

Le fait de construire soit même son moyen de transport pour son voyage n'a pas de prix. La conception et la réalisation sont les aventures préliminaires à celle de la route. C'est autant un trésor qu'un fardeau, tout comme la route.

 

La charrette ci-contre à été baptisée Misty, une page lui est dédiée sur ce site.


Voyageurs à roller

Intro


Il y a quelques années, j'ai fais mon premier voyage à roller, à cette époque je n'avais trouvé quasiment aucune information à ce sujet. Aujourd'hui les voyages passés et d'autres plus récents commencent à faire leur apparition sur internet !

 

C'est toujours beaucoup plus motivant et rassurant de voir qu'on est pas complètement fou ou complètement tout seul quand on à l'envie de se lancer dans ce genre d'aventure. Dans ce deuxième épisode je vais répertorier les voyageurs longue distances en autonomie que j'ai pu trouver.

Jason Lewis


Dans les années 90, cet aventurier à parcouru des milliers de kilomètres en Amérique du nord (5500 km).

 

Son voyage s'est arrêté de manière un peu forcée dans le Colorado quand il est renversé par un camionneur ivre. Il finira quand même l'aventure après plusieurs mois de guérison.

 

Wiki : Jason Lewis

Yincai Luo


Ce voyageur Chinois n'est pas à son coup d'essais. Il à réalisé la traversée entre la Chine et le Tibet en 2011, puis il fait Chine Népal en 2014. En 2016 il se lance dans une aventure de 10 000 km pour relier l'Asie à l'Europe.

 

Il voyage avec son sac sur le dos et des bâtons de ski.

 

Source : Site rollerblade

Blade Ventures


En 2016 il font leur première traversée test sur environ 600 km en Halle et Copenhague. Au moment où j'écris cet article ils sont en Amérique Latine, au dernières nouvelles sur la cordière des Andes dans leur grand voyage de 7 000 km en direction du nord.

 

Ces gars là voyagent avec des sac à dos, sans bâton.

 

Site web : www.blade-ventures.com

The Bladress


Yanise Ho, 23 ans s'est lancée dans la traversée des Etats unies il y à quelques jours.

 

Un périple théorique de 9 000 km, la spécificité de ses voyages c'est quelle part à l'aventure sans un sous et compte sur la générosité des belles âmes qu'elle croise sur sa route.

Elle porte son matériel dans son sac à dos.

 

Site web : www.yaniseho.com

Ken Kamashita


En 2010, Ken Kamashita 63 ans, s'est lancé dans la traversé des Etats Unis en solitaire. Son but était de rejoindre Cape Cod, Massachusetts depuis Santa Monica, California. Presque 5 000 km.

L'histoire ne dit pas si il à réussi son paris. Il à dédié sa traversée aux habitants des USA pour saluer le soutient qu'a été apporter au Japon après la seconde guerre mondiale.

 

Avec un sac à dos, Ken s'est aussi fabriqué un ingénieux bâton renforcé avec de la gomme de pneu à sa base pour pouvoir freiner dans les décentes.

Source : www.katycrossen.com/2010/08

Jake Bestecki


Il à traversé le Canada à roller en 2017 sur une distance d'approximativement 7000 km. Il à dédié sa traversée à l'ONG WWF et à lancé une collecte de fonds pour cette même organisation.

 

Il porte son matériel dans son sac à dos.

 

Facebook : Jake Bestecki

Bernard Flonquet


Le premier amateur de Skate drive de cette série. Le Skate drive, un objet très ingénieux dont je parle dans cet article. Pour en revenir à Bernard il a fait le tour de France en 2012 sur 2 500 km, sa motivation, visiter son pays.

 

Son premier voyage, toujours en Skate drive remonte à 2008.

 

Source : actu.fr

David Tonnelé


Un patineur de Bordeaux fini en 2007 une étape de 2400 km en roller avec un Carrix chargé de 50 kg de bagages. Sur la photo ci-contre David monte à l'Etna.
Les chariots Carrix standards à deux roues portent 25 kg. Pour une utilisation roller au-delà de ce poids, la marque adapte un frein à disque pour les descentes.

 

Source : REL

Travel By Blades


En 2013, voyage test de 500 km entre le Costa rica et le Panama. En savoir plus. Le deuxième voyage de 2016 consista à traverser l'Espagne de Barcelone à Tarifa (1500 km) en compagnie de Gaïa, une colombe. En savoir plus. Ces voyages se sont déroulés avec l'aide de deux charrettes de voyage à rollers différentes, l'une en acier, l'autre en bambou.

 

Le nouveau voyage en cours de préparation vise à rejoindre Dakar depuis Madrid (5 000 km). Plus d'info : ICI.

Kate et Loïc


Ces deux Français on realisé plusieurs voyages dont un de 1 000 km en France. Ils voyagent donc en couple avec leur Skate drive. Leurs divers voyagent les amènent à découvrir l'Europe, ce qui leur permet d'utiliser beaucoup les voies vertes.

 

Source : rollerenligne.com

Yann Arnoux


Aussi appelé Yann Solo, il part en voyage avec son Skate drive depuis 2009. En 2015, on entend parler de son traversée entre Dunkerque et Colmar sur 700km. Avec des distances qui laissent rêveur... 170km pour sont 6ème jour de voyage. En 2014 il avait traversé la France du nord au sud en passant par la Bretagne pour un total de 2 000km.

 

Source : rollerenligne.com

Unconnu


Cet inconnu à été photographié proche d'Anaconda aux états unis en 2015. On ne sait pas où il allait. PaPaPammm !

 

A priori il voyage avec BEAUCOUP de matériel. Et ses roues de rollers ne semblent pas être plus grande que du 84. La photo parait vielle pourtant elle date bien de 2015.


Ouverture du blog !

Cet article est le premier d’une série consacrée au voyage à roller.

Les ressources sur le sujet m’on manqués quand je préparais mon premier voyage au Costa Rica en 2013. Ce qui n’est pas un si mauvais point dans un sens, ça permet d’improviser et ça fait appel à l’imaginaire. Mais c’est quand même pas mal de trouver des retours d’expériences, des conseils pour la préparation ou même juste savoir si c’est possible !

Je passerais en revu les sujets suivants :

  • Voyageurs à roller

Une petite mise en revu des quelques voyageurs à rollers que j’ai pu trouver sur la toile. J’ai fait une sélection de ceux qui ont choisi un voyage en autonomie (camping et cuisine).

  • Configuration de voyage

J’aborderais ici les différentes possibilités qui existent pour faire sont voyage à roller. A savoir le mode sac à dos, le skate drive et la charrette.

  • La construction d’une charrette

Un tutoriel sur la construction du charrette de voyage à roller en bambou avec freins.

  • L’itinéraire

Les différentes choses auxquelles il est bon de penser avant de choisir son itinéraire.


MONKOA

Oui, MONKOA, c'est le nom de ma jolie charrette bleue à trois roues! Alors que j'étais entrain de reprendre des forces à San José, je suis tombé sur la vidéo du périple d'un allemand qui est parti marcher en Chine. Il avait un bon gros sac lui aussi. Un jour sur sa route il croise un vieux chinois qui tirait sa maison dans une grosse charrette en bois. Lui marche depuis 1986...

Je suis toujours resté admiratif devant ces gars qui font de longues distances avec leurs sacoches accrochées à leur vélos. Je cherchais depuis pas mal de temps un moyen de pouvoir continuer à rollers, mais le poids du sac était carrément déterminant, je ne pouvais pas le porter plus d'une heure.

Du coup j'en ai parlé autour de moi, on s'est cassé la tête, arraché les cheveux et finalement elle est là. On y a installé un système de freins histoire de pouvoir gérer les descentes. J'ai eu beaucoup de chance d'avoir rencontré certaines personnes qui on fait que le projet s'est très vite concrétisé et à moindre coût.

Je pars demain pour la plage, il va bien falloir que j'écoule mon stock de bracelets un de ces jours!


Centro America

Il me restait donc un mois pour atteindre le Costa Rica et traverser le Guatemala, El Salvador, Honduras et le Nicaragua. Je descends coûte que coûte. Passant de la rue aux grandes maisons, des poubelles aux plus beaux restaurants, je descends. A partir du Guatemala jusqu'à l'entrée du Nicaragua la situation économique et la sécurité semblent se gâter. Pourtant, pour moi, aucun soucis. Chance? Free spirit? Je ne sais pas mais je ne fait pas dévorer non plus dans les quartiers sur listes noires de certaines villes.

Dommage que je n'ai pas plus de temps pour rester un peu dans certains endroits et y travailler.

Au Costa Rica je retrouve comme prévu Marine et les Chomels (oncle, tante et cousins) qui m'offrent repos, tranquillité et affection pendant 10 jours. 10 jours où la forêt m'appelle en haut de cette colline du Guanacaste. Un soir c'est décider, j'irais dans la forêt.

Je pars un matin avec un peu de matériel en direction de la mer. Commençant par suivre un cours d'eau, je me lasse rapidement et décide de couper à travers la foret à l'aide de ma boussole. Très dure journée à vrai dire. Exténué j'établis le bivouac avant l'arrivée des pluies. Un jour, une nuit, ceci fut mon rite de passage, je suis un grand garçon.

Grâce a mes contacts du Rainbow de Oaxaca, j'ai vent d'un évènement peu commun, une première en fait dans le monde Rainbow. Un camp permanent est établi depuis maintenant 8 mois près de la frontière Panama. Je dois m'y rendre. Marine est d'accord pour m'y accompagner. Les jumelles se joignent au voyage. Nous serons donc 4 a faire du pouce sur la inter-americana.

Le trajet se passe super bien et on arrive à bon port après trois jours de route. Bienvenue à la maison. Quel bonheur de retrouver cette paix et quelques frères du regroupement précédent. On travaille dur et on grandit. Mon second rite de passage aura lieu ici. Je suis enfin un homme.

J'en ai fini pour le moment avec le Cristal Land, j'y laisse Marine qui se redécouvre et pars en direction de San José pour passer mes derniers jours en l'attente du vol pour mon mois de vacances en France.


Playa & Tuxtla, Chiapas - Partie III

De Tulum à Cancun la côte est chargée de complexes hôteliers luxueux. Certaines parcelles (de plus en plus rares ) restent encore elles sont utilisées comme ranchs et doivent déjà valoir un bon paquet de l’hectomètre carré...  Playa del Carmen c'est un petit Cancun avec moins de drogues et de violences, deux villes jeunes dont le développement s'est essentiellement fait grâce au tourisme. Le seul local que je rencontre pendant les trois semaines que j'ai passées là bas me le confirme: "il y a 30 ans, il n'y avait rien ici.". A playa del Carmen tout se passe sur la cinquième, c'est sur cette longue rue piétonne que se sont nichés tous bars et restaurants branchés de la ville. C'est aussi là qu'on se retrouve tous à chercher du taff en arrivant.

Moi je reste chez Martha de Monterrey et sa colloc italienne. Martha parle français et travaille à Playa depuis 3 mois en réception. Dès le premier jour on me fait me sentir comme à la maison, on se fera de beaux diners avec les voisins et les amis travailleurs. Entre les longues siestes que je m'accorde et les interludes pendant lesquels je travaille sur un projet de bar que je découvre d’ailleurs moins innovant que je l'aurais pensé, je cherche du boulot. Les travailleurs étrangés sont recherchés pour les langues, néanmoins, depuis la nouvelle loi qui durci les formalités  d'obtention du visa de travail (FM3), on ne prend plus trop le risque d'embaucher au noir sans contact sur. Du coup, pas si simple, sans compter que je suis à présent illégal au Mexique depuis quelque jours.

Je décroche un jour d’essais comme serveur dans un restaurant. Je ne suis pas contre le fait de passer la serpillère, ni de cuisiner, ni de faire du rayonnage, de la manutention, de l'empaquetage, la vaisselle ou encore de vider la corbeille des toilettes. J'ai été bien formé à fermer ma gueule et à faire les choses bien, je m'y applique. C'est juste que je ne peux pas supporter son attitude à elle, ça devait beaucoup l'exciter d'avoir un petit chien güero. Et lui, pas foutu de dire "Por favor" ni même merci. En plus de ça on me prend pour un con... Du coup à la mi-journée je sais déjà que je ne resterai pas, même si il ne sera pas évident de trouver autre chose. On a toujours le choix. Fin de journée, je partage la soupe avec la petite dame qui fait le ménage, elle vient de la campagne autour, elle en chie, on est déjà complices. Au moment où je pars on me fait comprendre que ça serait super cool si je restais (tu m’étonnes). Je décline et demande à être payé pour ma journée de travail. Ils me refusent jusqu'au partage du tip... Je ne suis pas sur d'avoir bien saisi. Le ton monte, j’avertis : "tu as le choix, tu fais ce qui est juste et tu me donnes ce que tu me dois ou cette plaisanterie va vous coûter beaucoup plus cher qu'une journée de salaire, tu veux prendre le risque?". Sur le cul, ils avalent leur salive avant de refuser à nouveau.
Si je prends le temps de compter cette histoire c'est qu'il n'y pas si longtemps je serais aller jusqu'au bout. Je suis heureux de  vous compter ce changement." 4 heures du matin le jour suivant, je me retrouve en face de la grande baie vitrée, un pavé dans chaque main. Non, j'ai pas peur. Oui, ils le méritent... Les pavés tombent à mes pieds, je rentre. Non, j'ai pas vu la vierge. Je viens juste de réaliser que ces pavés risquent bien d'exploser cette vitre, ça c'est le côté visible. Ce que je ne voyais pas jusque maintenant c'est les fissures que cet acte va me causer à moi et ce, même si je ne me fait pas prendre. Je sais faire, ça peut servir, mais pas aujourd'hui."

Après cette expérience, je laisse de côté l’idée de bosser dans ce secteur et trouve une toute autre opportunité  qui va m'enchanter. Un allemand vient tout juste d'ouvrir un business de livraison de bouffe à domicile écolo, ils sont tous a vélo. Ce qu'il cherche c'est du jeune rapide sans moteur. J’étais resté envieux des bikers de NYC avec qui je rivalisais, vivre de ça devait être juste trop classe! J'avais aujourd'hui l’opportunité de faire mes preuves à roller sur les côtes des caraïbes. Beaucoup de gens ont du mal à croire que c'est plus rapide que de prendre la voiture... De la je bosse aussi comme livreur à roller pour une laverie, ça faisait longtemps que je n'avais pas autant patiné!

Le Mexique c'est un monde d’opportunités. Tu penses que j'aurais du accepter ce boulot de mule pour Cuba? Ce travail de stripper peut être? Dommage, je ne me laisse pas le temps. Je dois rejoindre Marinette au Costa fin juillet et je viens de me rajouter une nouvelle escale à Tuxtla.

Le retour vers l’état de Chiapas s’avère plus difficile que l’allée. Je passe par l'autre côté, par Merida. J'en profite pour m’arrêter aux ruines de Chichen Itza, je passe aussi voir un couple de copains dans la ville de Campeche où je pourrais prendre un douche et voir le centre. 4 jours sur la route pour un itinéraire que Google maps prévoit en 14 heures. Il faut dire que je me suis un peu laisse porter et ça a failli me couter cher. Le bon cote c'est que j'ai découvert des endroits sympas, notamment Izamal et son église impressionnante ou encore Ciudad del Carmen... Ce qui m'a fait perdre beaucoup de temps c'est ce trucker qui commençais a n’emmener trop au nord direction Veracruz, il commence a être vraiment nerveux, ça sent mauvais. Je profite d'un ralentissement d'un barrage de l’armée a hauteur de Coatzacoalcos pour sauter. Il est déjà tard pour continuer et toute la caratera depuis Villahermosa et vraiment malfamée. J'arrive a négocier de mettre au moins mon sac à l’abri dans une petite tienda  littéralement barricadée d’où sort un peu de lumière. Je ne dors pas beaucoup cette nuit là après avoir partage quelques tacos offerts par quelques militaires au cul d'une camionnette. Ils restent dubitatifs sur mon intention de passer la nuit dans les environs.

Quelque jour avant de partir j'avais consulte couchsurfing. Miguel m'avait répondu et m'attend le vendredi soir quand j'arrive pour une fiesta de folie chez lui. C'est tout le beau petit monde artiste/musico/alternatif de Tuxtla et Saint Cristobal réuni au même endroit. J'irai récupérer mon ordi qui était resté à l'école, mais non sans peine... Les amis gros bras de Miguel assurent le coup. FX m'avait pourtant averti: les mexicains, l'argent et l’amitié,  il vaut mieux pas trop les laisser ensemble, ils finissent par se mettre dessus.

Dans la famille de Miguel on est très axé culture, le jardin est magnifique et ses parents qui vivent dans la maison à côté sont sages et influents. Ils sont dans le buisness. Miguel lui est info-graphiste, il fait vraiment du bon boulot et ça manque ici. Il avait justement besoin d'un intégrateur, on bosse ensemble, le salon/studio devient ma chambre et bureau. Y'a toujours du monde ici, ils passent, ils jouent, enregistrent, réunionent. Ça fume, ça renifle et boit, la vida loca. Du coup je dors pas beaucoup ces derniers temps, le canap se libère en moyenne vers 4-5h. J'arrive au bout du premier projet, Pochota.

Ici la saison des pluies a commencé. Généralement une seule fois par jours pendant plusieurs heures, des pluies d'une intensité que je n'avais encore jamais vu. Les rues se transforment en rivière et les voitures s'inondent. Ça y est, j'ai compris pourquoi on vois autant de 4x4 dans le coin. J'ai tellement envie de me faire un petit délire avec mon slip de bain, mon savon et ma petite brosse aux heures où ça tombe! Ce qui est un peu décourageant c'est de savoir que ces torrents urbains sont encore plus sales qu'ils n'y paraissent, petit mélange d'eau de canalisation oblige... Je compte continuer à adapter mon matériel qui commence à être de plus en plus pesant plus je descend. J'aurais cru que cet aspect aurait plutôt eu tendance à s'inverser, et bien non. Avoir sa maison sur son dos ça coûte.

Dans le coin on trouve beaucoup d'artisanat régional mais aussi de l'artisanat qu'ils disent "hippy". Je suis personnellement resté scotché devant certaines pièces en fil ciré serties de pierres ou de fragments d'os. Plutôt que de les acheter je me suis mis en tête d'apprendre à en faire moi même, en plus, ici c'est l'un des rares endroits  du globe où on trouve de l'ambre. Je dois me rendre dans un petit village où ils l'extraient et la vendent au poids à des prix fous avec un ami de Miguel qui vit de la-bas. Je n'aurai par contre certainement pas le temps d'apprendre à travailler la pierre ici, ils restent protectionnistes et je ne suis pas directement sur place. J'achèterai des pierres travaillées pour sertir et d'autres brutes, j'apprendrai plus au sud.


Tuxtla, Chiapas - Partie II

La confrontation... J'ai beau être très en paix en ce moment, mon nouveau chemin de vie n'implique pas l'oublie de certaines valeurs primordiales.

Je suis contraint de rendre le lit de camps et la penderie que Luis m'avait prêtée après une dispute. Pas moyen de lui faire entendre raison... Il ne pouvait pas s'empêcher de juger les personnes que j'aidais ou avec qui je passait du temps. 'This crazy lady bro?', 'Are you going to help all the homeless people of town?'. Il mérite le 'mother fucker' que je lui lance un matin où on se rencontre dans un collectivo pour aller bosser. Toutefois, comme j'ai pu l'apprendre, après une tempête il faut savoir reconstruire et pardonner si le climat redevient clément.

Ma relation avec la boulangerie était simple et pure. Un échange de bons procédés et de bonnes ondes jusqu'à ce que le côté matérialiste et frustré du proprio vienne à prendre le dessus. Il voulait en quelque sorte avoir la main sur moi. Pour faire court j'y avais la cuisine ouverte et le frigo pour garder mes provisions que je partageais chaque fois que je cuisinais. J'apprenais à faire du pain, je payais mon café comme tout le monde. On m'y laissait un espace de travail pour bosser avec l'ordi que j'avais acheté.

J'y donnais les cours de français qui remplissais l'étage en heures creuses, ce qui représentait une rente supplémentaire et une image dynamique pour la boulangerie. On avait introduit l'idée que je pourrais faire le menu qui manquait réellement, une partie de l'échange qui me paraissait équilibré. Ca commence à déconner quand François commence à vouloir me commander et à décortiquer les poids de la relation afin de me tenir. Dans la minute, de colère, je quitte l'endroit en emportant mon ordi et mes provisions, je pars m'installer dans l'école C-CABIT en laissant derrière moi les cours où on avait tous à y gagner. C'est bien dommage, je souhaite juste que cela lui serve de leçon plus que de le convaincre qu'il est dans le bon...

Je commence à avoir mes petites habitudes et me sens déjà intégré ici où les étrangers sont bien rares. Je me fixe comme objectif de finir le site de l'école avant de partir pour Playa del Carmen où l'on m'assure que je pourrais facilement trouver un boulot dans le tourisme. Une fois chose faite je peux enfin m'envoler de nouveau. Je n'oublie pas de passer dire au revoir aux personnes qui m'ont aidé à avancer sur mon chemin ici à Tuxtla. Notamment Amina, prof de français à l'UNACH avec qui on partage histoires de voyages et cafés le matin avant de s'y mettre. Débohra et sa fille, directrice d'une petite école catholique à qui je donne des cours particuliers, pain et fromage toujours au rendez-vous, elle m'illumine de sa foi. Luis avec qui on a fini par se réconcilier. Fanim, que j'ai fini par renvoyer là où je l'avais trouvé, après trois discutions l'échange ne s'équilibre pas, il devra partir. Cet échange nous aura toutefois fait énormément grandir tout les deux. FX avec qui on a beaucoup partagé, il s'est libéré récemment de l'emprise du patron diabolique et travail aujourd'hui sur une opportunité très promèteuse à Via Hermosa en collaboration avec le patron mexicain. Karen et Aoriosto du CCABIT qui étaient devenus ma deuxième maison. Le cordonnier de génie du marché central, qui m'apprend à réparer mes sandales, il m'offre mon premier outil pour mon départ, un crochet. On couvrira  ensemble mon second carnet de bord d'une peau délicate et il invente un ingénieux système de fermeture.

Aoriosto (le directeur du CCABIT) me met d'ailleurs en contact avec sa cousine qui part pour la jungle une petite semaine avec son groupe d'étudiants en tourisme rural. Ils me font une place dans le bus et j'ai enfin mes premiers contacts avec la Selva et ses habitants. J'apprends des Lacandones, peuple qui ne compte à présent plus que quelques centaines d'âme, ils restent impénétrables. Descendants directs des mayas ils vivent de leurs traditions et sont très connectés à la nature. On randonne pieds nus de jours et de nuits sur les petites pistes de la Selva, on boit l'eau des cascades et mangent les petits poissons des lacs sacrés. J'apprends à reconnaitre quelques des innombrables espèces qui sauvent et qui tuent et me familiarise avec mon nouveau compagnon de route, le hamac. On visite également pas mal de sites achéologiques, notamment celui de Bonampak, qui, bien qu'il ne soit de loin le plus impressionnant, me transporte littéralement près de 2000 ans dans le passé. Tous ces endroits sont chargés de mythes, de mystères et d'histoires magiques.

Le bus me laissera au croisement entre le retour vers Tuxtla et la route qui mène aux caraïbes. Je m'élance pour deux jours et deux nuits sur la route où je m'arrête pour voir les ruines de Palenque. Deux jours très contrastés entre les belles et les mauvaise rencontres, les surprises du climat, l'agressivité des petites meutes de chiens errants comme des habitants de plus en plus pourris par le tourisme en approchant des caraïbes.

Je suis vraiment dans la désorientation et la désolation la plus complète de constater à quel point ce phénomène change les gens, encore une histoire de tunes quand on y pense... Heureusement qu'aujourd'hui, fort de mes expériences et de mon apprentissage passés ici au Mexique je sais me positionner et la langue fait toute la différence.

Je rejoins Playa del Carmen, je l'avoue, très fatigué. N'ayant pas vu une douche depuis une semaine, pas dormi plus de 4 heures par nuit, je transpire quasiment le venin des piqures que je n'ai pas brûlées et honnêtement j'ai mal aux pieds.

Malgrès tout ça les amis, je n'ai jamais été autant sûre de ce que je voulais dans la vie.

Pour ceux qui ne sont pas encore au courant, je rentre le 22 août de cette année. Je m'explique. A cette date je compte avoir rejoint le Costa Rica, qui représente approximativement la moitié du chemin géographiquement parlant. De plus, a la date du 22 août cela fera précisément un an que je serais parti. Je resterais un mois dans les environs avant de repartir pour la deuxième partie du voyage depuis le Costa Rica. Je constate avec peine que cette décision suscite la déception chez certains. 'Soit tu le fais jusqu'au bout soit tu rentres pour de bon', à ceux là, je dis: comprenez moi. Je ressens le besoin de reconnecter les miens, un ans ça n'a rien d'extraordinaire mais j'en ressens le besoin. D'ici il n'est pas évident pour moi de communiquer avec vous et de partager mes expériences qui, je le sais, peuvent aider.

Pour le côté pratique, à ceux que ça dit, j'atterris à 11h10 le jeudi 22 août à Paris CDG, on prend le train de 12h36 et on arrive à Strasbourg à 15h. On se voit là bas pour un calin et on festoyera le vendredi 23.


Tuxtla, Chiapas - Partie I

Tuxtla la paix, Tuxtla Gutiérrez. Une petite ville au sud du Mexique où mes valises se sont posées depuis maintenant quelques semaines. Pas loin d'ici se trouve Saint Cristobal, encore un "pueblo magico". Ce village me fait beaucoup penser à Oaxaca justement, beaucoup trop d'étrangers à mon gout, en plus il y fait froid, c'est beaucoup plus haut que Tuxtla. Du coup moi et moi même sommes beaucoup mieux ici, où il fait chaud constamment.

Avec l'aide de Luis Enrique qui m'accueille en mes débuts ici, on trouve une petite chambre sur les toits de la ville. Mon coeur a choisi, je louerai cet endroit pour un temps. Ici il y a de quoi s'occuper. Pour commencer l'enseignement. Je fricote un peu avec l'Alliance Française qui s'avère exploiter pas mal les profs étrangers. Mais du coup ici pour ma bonne fortune ce n'est pas les écoles de langues qui manquent et les natifs ne cours pas les rues. Je trouve assez facilement. On me confie une classe pour les samedi matins. Je donne des cours particuliers au directeur d'une autre école qui devient vite un ami avec qui on partage les petits déjeuners sur la terrasse fraiche de l'école. Après la seconde leçon je décide de ne pas le faire payer pour mon enseignement qui se résume plus à un bel échange.

Il me confie par la suite la réalisation du nouveau site internet de l'école et le remodelage de son identité visuelle. J'y travaille et y prend beaucoup de plaisir.

A Tuxtla centre, là où je vis, à quelques blocs il y a la panaderia francesa. FX, un compatriote y travaille depuis quelques mois, il m'apprend à faire du pain. On se lie vite d'amitié avec ce dernier ainsi qu'avec les autres employés de la petite entreprise qui vacille passablement entre les larcins de son propriétaire (un Français aussi) et les périodes de trous. Avec le second investisseur, lui mexicain, on se met d'accord pour la mise en place de cours. 120p les deux heures de cours, pain et café compris, je reverserais 30 pesos à la boulangerie par personne. Si ça fonctionne il y a carrément possibilité de faire de l'argent. En ajoutant le fait que 120 pesos pour deux heures de cours de langue, ici c'est cadeau.

En ce moment j'héberge Fanim, un nouvel ami aussi. Mis dehors par sa mère à cause de ce qu'il nomme son irresponsabilité, il galère. Ca tombe bien, il y a de la place dans cette piole que me prête Luis. J'ai investi dans un matelas gonflable pour mon petit confort et tout roule.

 


L'arc en ciel

C'est dans le squatte de Oaxaca que je fais la rencontre de Dimitri et Mariam. Deux russes, la vingtaine, blancs et frais rappelant notre neige du nord. Ils scillonnent le mexique depuis 3 mois, eux aussi sont en stop, ils me conteront comment, avec 6 autres compatriotes, ils parcours des centaines de kilomètres en amérique latine, toujours au moyen du "moteur à rencontres"! Vive les pickups.

Parmi les nombreuses rencontres notables faites ici, j'ai une pensée particulière pour Bunny, cette gringa de 60 et des brouettes. Voyageant à travers  l'Amérique latine avec rien de plus qu'un petit sac à dos de la taille d'un Eastpak. Pas plus tard qu'il y a deux ans, elle traversait les états unis en autostop. Une sacrée trempe et un "putain" de caractère, bon vent vielle branche!

La veille du départ de Dimitri et Mariam pour le Rainbow de Santiago de Astata ils m'invitent à les rejoindre... On m'attend dans quelques jours à Tuxtla pour commencer les classes, je sais. Mais quelque chose me dit que je dois aller la-bas. La phrase  sort sans contrôle :  "I will come".

Je partirais le jour suivant. Pas facile à trouver un Rainbow, ces hippies sont malins et savent trouver les endroits reculés et bien cachés. Ca ne fait qu'amplifier ce sentiment de connexion et de retour aux sources. J'arrive enfin au paradis. Plage de sable blanc, cocotiers, gros rochers au loin sur l'horizon y ya! Le campement s'articule en 6 types zones. Le puit, un peu éloigné de la cuisine nature (mes épaules s'en souviennent) qui représente la seconde zone. Le feu principal (lieu de réunion deux fois par jour). Le tipi, lieu de relaxation, méditation et apprentissage. Les toilettes, et pour finir, les emplacement de bivouac.

On vit tout nu ou habillé, on se repose ou on travaille, on échange ou on médite, on se laisse porter ou on entreprend, on offre ou on reçoit. Tu peux être qui tu veux et faire ce qu'il te plait. C'est aussi simple que ça.

L'évènement s'étend sur un mois et compte approximativement 250 personnes (j'te raconte pas pour faire la bouffe... En plus celui la c'est un petit!). A l'aube du 6eme jour, après avoir bien joué au petit indien, "parles à mon coeur, écoutes mes tripes, discutes sans paroles et oublies mon être"... Je sais que je l'ai trouvé, il etait là depuis le debut!