On refait le point

C'est vrai, j'ai tendance a romancer cette aventure en n'en tirant que le meilleur et les évènements les plus insolites et improbables.

Comme on a pu me le faire remarquer, j'ai oublié de parler de certaines galères dont le quotidien d'un petit globe trotteur est pavé. Le fait par exemple qu'il n'est (comme attendu) pas évident de ne pas avoir de chez soi pour pouvoir se cacher sous sa couverture pour quelques heures devant Tele Boutique Achat, de ne pas savoir où l'on va dormir la nuit d'après, quand sera la prochaine douche, le prochain lit ou canapé où l'on pourra passer une nuit sans coupures diverses ou encore les prochains chiottes dignes de ce nom.

Le fait de devoir parfois trainer son sac comme un boulet qui vous brise le bas du dos et lacère les épaules, de n'avoir personne à qui confier tout ceci. Le peu de confiance mis en moi par certains hôtes, les gens qui me donnent des rides et les regards méprisants des gens qui me prennent pour un chien perdu ou un clochard n'est pas toujours facile à encaisser non plus. Dans ce monde d'apparence je suis constamment contraint de justifier ce pourquoi je suis parti et ce que je suis entrain de faire et ce n'est pas systématiquement bien reçu ni bien interprété.Lire la suite


San Francisco

Je suis accueilli quelques jours chez Hélène, une amie que j'avais connu à Bruxelles, exilée et heureuse sur San José (une heure au sud de San Francisco). On ne s'est pas vu depuis 8 ans, elle habite aujourd'hui avec son homme dans une coloc très locale pleine d'énergie!

Je fais la navette entre San José et SF pour découvrir la ville et surtout pour retrouver les autres baroudeurs Strasbourgeois. Un peu plus tard je trouverais un couchsurfer pour le moins surprenant mais pas moins sympathique dans la ville même. Ted, il nous prêtera des vélos avec lesquels on se fera beaucoup de bien mais aussi beaucoup de mal, notamment aux molets (quand ça monte ici c'est pas une blague!). On visitera ensemble les spots qui se doivent d'être vus dans cette ville où un vent de liberté souffle sans retenue. Il n'est pas rare dans le quartier de Castro de croiser des messieurs avec pour simple couvert une paire de basket. A croire que la nudité me poursuit!Lire la suite


Emoroïd

Je décide de le suivre jusqu'à sa destination, les redwoods, cette forêt magique m'intrigue. Je passe la nuit dehors à Cave Junction, je me laisse piègé par l'herbe confortable autour du poste de Sherif de la ville. Je comprends vite pourquoi c'est le seul spot où l'herbe est verte... 3h du mat', arrosage automatique, for sure! Je retrouve Storm le lendemain une fois qu'il à fait ce qu'il avait à faire, il m'emmène découvrir la foret, il a des amis à voir dans les bois. On y rencontre Kate, elle voyage dans sa voiture depuis 4 mois et va de spot en spot. Prochain arrêt pour elle, San Fransisco, dans deux jours elle pourra m'y emmener  En attendant je m'occupe dans cet endroit charger d'ondes diffusées par ces arbres millénaires par qui il faut se faire accepter. Mes journées sont copieusement arrosées de soleil, nu à me balader au bords déserts des rivières de la forêt enchantée en compagnie d'Emoroïd (ainsi baptisée par Strom parce que c'est vrai quelle est parfois super relou). Emoroïd c'est en fait une boule d’énergie et de bonheur. J'étais au bord de la rivière tôt ce matin là en attendant que le soleil vienne me réchauffer  Elle était de l'autre coté, "Coucou!", ni une ni deux elle se jette à l'eau et vient à ma rencontre. Elle était affamée, je partage mon petit déjeuné. Elle est très maigre mais joyeuse et obéissante, j'arrive à vraiment communiquer avec elle. On ne se quittera pas jusqu'à mon départ. La nuit, froide est super humide à cause du brouillard qui recouvre systématiquement les forêts, on partage mon sac de couchage. Pour sûr elle n'est pas sauvage, elle sait dire merci avec les yeux et comprend ce que je lui dit. J'hésite très sérieusement à l’emmener au moment où je lui dis au revoir. Elle m'attrape entre ces pattes avant et me demande de la prendre avec moi. Adieu smart dog...


The Great Storm

Midi, checkout de ma piole sur la 80, on ne se refuse rien!
Mon voyage d'apprentissage commence aujourd'hui mais je ne le sais pas encore! Je fais du pouce sur la ramp, 1h... 2h passent. Un vieux 4x4 déglingué s'arrête, à l'arrière, installé entre le matelat et le matos qui ressemble à celui des chercheurs d'or de l'autre siècle, Simon, mi-chien mi-loup. En face de moi, à travers la vitre ouverte, Storm, le premier gars torse nu que je croise depuis des lustres. Il est okay pour me poser au prochain truck stop. J'admets que je suis pas à l'aise au début, il parait fou et je ne comprends pas encore tout ce qu'il dit.Expérience pour expérience je goûte à quelques curiosités, entre autre ce fameux miel vert. Lui, 50 et des brouettes, barbe, bandana sur la tête aux long cheveux encore colorés. Je comprends au début qu'il est élagueur, il part en fait en Oregon pour bosser et surtout pour escalader ces arbres gigantesques dont il me parle avec passion aux coeur des Redwoods. A ce que je comprends pendant le voyage, il vend pas mal de saloperies entre West Virginia et la côte ouest.

Lui se contente de fumer, beaucoup. Je comprends vite. Ce gars est en fait une sorte de chaman, guérisseur, nutritionniste... Il soigne, parle aux arbres, au animaux, au feu, à un respect inoïie pour notre monde et ce qu'il propose. Il a un régime très particulier et c'est apparement ça qui le maintient en aussi bonne forme, fruits, légumes, noix, spériline, son miel magique et c'est à peut prêt tout! Durant les trois jours où l'on voyage ensemble, on ne coupe pas au stretching matinal au bord des routes, pompes en équilibre sur le truck, yoga et étirements. Il a plus de forces que moi et pête la forme, pourtant boit, fume... Chaque jour  il roulera en moyenne 15 heures, déclinant toute proposition de relève.

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La traversée

Après Cleveland, Hoio je passe très brièvement chez Janice de couchsurfing le temps de visiter Chicago.
Le matin du départ pour la Californie je ne sais pas encore où je vais attérir le soir même mais je vise Des Moines.
La sortie de la ville se fait assez bien, c'est à une vingtaine de milles que ça se gatte. Je me retrouve à une entrée vraiment à chier où le trafic est beaucoup trop rapide et l'accotement trop étroit.

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The self made man

Après deux jours passés à Syracuse dans une coloc très... 'environmentalistic' pour faire court, je me dirige vers Cleveland qui parait être à une distance raisonnable pour une journée de route.

Anna, une nouvelle adepte de couchsurfing m'y attend, elle est d'origine bielorusse et du haut de ses 21 ans elle mène une vie très confortable. Je découvre le soir même comment. On a rendez vous avec son frère dans un resto plutôt chic dans un des quartier bobo de la ville. Je ne payerais rien de ma poche ce soir là ni à aucune autre occasion durant mon séjour là bas. Pivol est la caricature type du self made man, le rêve américain, la démesure. Il a commencé à bosser sur son projet d'entreprise à 14 ans, aujourd'hui il en a 28 et c'est la grande vie!

Aussi original que cela puisse paraitre il vit dans la même maison avec sa petite amie, sa femme et le petit copain de sa femme... A méditer. Il me fera découvrir les bureaux où ils travaillent, jaccuzy, bar, billard, tout le tralala, y'a tout de même quelques postes de travail. On y fait des fêtes de folies et je suis convié à participer à un photo shotting. En fait, cette boîte est leader mondial dans la photographie nudiste. Du coup, depuis, je suis passe nudiste professionnel. Papa, j'espère que tu es fier de moi!

Direction Chicago, je repars rempli de sushis, burgers de luxe et de beaux dollars tout neufs!


On fait le point?

Aujourd'hui ça fait pile un mois que je suis parti, j'essaye de faire le point:

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Il est ti pas joli celui la?!

Plus sérieusement, c'est en fait un petit peu la pagaille dans ma tête, pourtant je prends le temps, j'explore, je m'essaye, un mois c'est encore peu et j'ai bien conscience d'être encore tout au début de mon aventure.

J'essaye du mieux que je peux d'appliquer certaines règles, celles qui peuvent à mon sens me mener vers les bons choix. Pour moi c'est un peu ça devenir adulte (à ce moment du voyage en tout cas) et c'est aussi pour cet apprentissage que je suis parti.

Réussir à rester juste dans toutes circonstances et atteindre une certaine sérénité, ce que j'aime appeler la plénitude. Il est encore trop tôt pour parler de "résultats" ou de "changements" mais j'y bosse dur, promis.


Changement de plan!

Initialement et d'après le magnifique dessin que j'ai moi même fait avec mes petits doigts, j'étais censé faire grosso merdo: Memphis, New Orleans, Austin puis whatever entre ça et la Californie...

A ma grande et heureuse surprise, j'ai appris que de joyeux lurons venus tout droit de Strasbourg venaient s'encanailler sur San Fransico début octobre. Splendide nouvelle, d'autant plus que je prends 25 bougies à cette période, ça m'aurais brise le coeur de les passées seul ou en mauvaise compagnie mvoyez.

Du coup, une fois de plus "jojo", il va faloir se sortir des doigts d... du nombril pour être à l'heure! Bin oui, parce que ça sert à rien de mettre ses doigts dans son nombril voyons! (auto motivation)Lire la suite


American food

J'avoue, je suis complètement fan de leur bouffe! Et c'est presque une des raison pour laquelle j'ai choisi ce continent. Burgers, pizza, pizza goût burger... La folie quoi! Rien de plus rapide quand on a un petit creux, en plus c'est pas cher! Seul micro petit inconvéniant, à part être bon ça sert à rien. Mais alors franchement à rien, à part rendre votre caca blanc (certainement pas bon signe), on en retire 0 énergie. Résultat après t'es comme une grosse larve grâce et poisseuse (trop loin la douche), tu peux plus bouger parce que c'est fatiguant alors tu prends ta voiture pour aller retirer des tunes dans une banque drive (oui oui ils sont sérieux) avant d'aller les dépenser dans un gros burger bien sale!

C'est scandaleux! Mais c'est bon! Mais c'est scandaleux! Mais c'est bon quand même...


NYC

Chez Kevin il y a déjà deux couchsurfers, c'est plutôt relax, il ne bosse pas et fait des grâces mat' de folies! Premier jour, réveil 15h, en me baladant dans le Bronx je croise un peloton de motocross et de quads, une quinzaine de jeunes qui déboulent le long de cette avenue en grillant tous les feux (un poil paradoxale par rapport à la rigueur américaine que j'ai pu inaugurer jusque maintenant). A un carrefour j'arrive à m'accrocher derrière un quad, GTA me voià!

Les jours qui suivent,  je découvre New York petit à petit, mais pas trop vite hein! Je rentre dans le monde de Kevin où le temps ne compte pas, réveil 18h, je vais acheter de la pizza...